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Le carnet de Robin – Episode 1

Robin Dequier est le nouveau service civique du projet de coopération internationale entre Crolles et Zapatoca. En septembre, il s’est envolé pour une mission de 6 mois en Colombie et nous livre régulièrement ses impressions dans son carnet de voyage. 

Chères lectrices, chers lecteurs,

 J’ai l’honneur et le grand plaisir d’être le service civique représentant la municipalité de Crolles de l’autre côté de l’Atlantique dans la coopération décentralisée qui l’unit à celle de Zapatoca en Colombie.

A travers ce carnet de bord, je vous propose de suivre le fil de mon expérience que je vivrai ces six prochains mois dans le Santander, ce département des Andes où je réside.

J’ai débuté mon service civique au début du mois de septembre, je suis resté trois semaines en France pour rencontrer les différents acteurs de Crolles et de Grenoble avec lesquels j’allais collaborer. La semaine précédant mon départ, j’ai eu la chance d’accompagner une délégation colombienne travaillant sur le tourisme pour échanger et apprendre de différents sites et acteurs français. Le rôle de traducteur que j’assumais durant cette semaine m’a permis de dérouiller mon espagnol que je n’avais plus parlé depuis un an. J’en ai aussi profité pour apprendre quelques expressions typiques colombiennes et m’habituer à l’accent.

La délégation colombienne et les acteurs du projet de coopération reçus par le Maire de Crolles

Ensuite, je me suis envolé pour la Colombie.

Après plus de 24 heures à patienter dans les avions et les aéroports, j’arrivai à Bucaramanga, la capitale du département de Santander. Je fus accueilli par Léa qui m’a précédé comme service civique à Zapatoca il y a deux ans. Elle a décidé de continuer à travailler dans la région à travers un Volontariat de solidarité Internationale. Connaissant très bien le village et la coopération entre les deux mairies, elle m’a accompagné au village situé à soixante kilomètres de route de Bucaramanga.

Vue du canyon depuis le pico de la Vieja sur la route de Zapatoca, nous apercevons Bucaramanga au loin

Soixante kilomètres, mais près de deux heures de route ! Si la route est en bitume presque tout le long, elle est très sinueuse étant donné qu’il nous faut traverser l’un des plus grands canyons du monde. Je reste les yeux écarquillés devant la beauté et l’immensité du paysage qui s’offre à nous. Des dizaines de petits oiseaux de toutes les couleurs s’échappent des arbustes qui s’étalent à perte de vue, nous croisons quelques chèvres occupées à mâchonner des feuilles. Léa me raconte que le canyon était bien plus vert il y a à peine un siècle. La surexploitation agricole des terres a appauvri les sols, les nombreuses espèces animales et végétales endémiques de la région survivent péniblement.

Nous arrivons enfin à Zapatoca, nous nous rendons à la médiathèque où se situe le bureau Tatiana et Ana Paula avec qui je vais travailler. Le village est féérique avec ses murs blancs, ses toits orange, ses fleurs et ses arbres qui s’échappent dans les rues.

Vue des escaliers que je descends tous les matins pour aller au travail

 

 

Cour de la médiathèque où je m’installe souvent pour travailler

 

Depuis, je découvre un peu plus chaque jour ce village. Pour commencer, je réalise enfin mon rêve. J’ai toujours souhaité vivre dans un pays sub-tropical afin de pouvoir manger de la mangue et de la goyave tous les matins ! Les fruits foisonnent sur le marché et dans les magasins, je ne connaissais même pas l’existence de nombreuses espèces ! De nombreux petits restaurants parsèment la ville, parfois directement chez l’habitant, où sont servis une soupe et un plat du jour pour un prix oscillant entre deux et trois euros. Les colombiens mangent de la viande matin, midi et soir, ce qui est bien trop pour moi, mais les saveurs sont variées et souvent très bonnes. Il m’est bien sûr arrivé quelques surprises à ce niveau ou des questions auxquelles je ne m’attendais pas. « Ah bon en France vous n’avez pas l’habitude de mettre de la banane dans les soupes ? » « Vous mangez sucré le matin ?! Mais ça ne vous donne pas des migraines pour le reste de la journée ? ». J’ai remarqué en voyageant que le choc des cultures commence souvent sur des questions gastronomiques.

Mon travail consiste à appuyer les projets de coopération entre les mairies de Crolles et de Zapatoca. Nous organisons une exposition photo intitulée Des Alpes Andes : regards croisés au mois de novembre et une feria d’artisanat pour l’anniversaire de Zapatoca le week-end du 12 octobre. Oui en Colombie, chaque village a une date d’anniversaire et on ne rate jamais une occasion pour faire la fête.

Alix Duarte vient d’une famille de Zapatoca qui transmet ses connaissances artisanales de mère en fille depuis plusieurs générations

J’ai aussi rencontré l’équipe pédagogique du Colegio pour intervenir auprès de leurs élèves. Certains professeurs connaissent le projet de coopération depuis ses débuts et avaient accompagné l’an dernier 23 élèves de Zapatoca en France. D’autres sont de jeunes professeurs venant d’arriver et sont très enthousiastes à l’idée de collaborer sur ce programme international. Nous allons construire ensemble des cours sur la francophonie et avec l’aide de l’association grenobloise l’Ecole de la Paix, des cours d’éducation à la citoyenneté internationale.

J’occupe pour l’instant mes week-ends à découvrir les environs de Zapatoca, il existe plein de lieux magiques à visiter dans le canyon, assez de randonnées pour m’occuper tout mon séjour ! Je m’intègre aussi peu à peu dans la société colombienne, les habitants de Zapatoca sont très accueillants. Je m’émerveille chaque jour de la joie et de la malice que porte le peuple colombien. On m’a invité à participer à un cours de chant de chorale et ça m’a beaucoup plu ! Après moi, la personne parlant le mieux français à Zapatoca est une jeune demoiselle de six ans. C’est la fille du professeur de la chorale, leur famille est allée vivre en France un an et le papa souhaite qu’elle continue de pratiquer le français pour qu’elle n’oublie pas ce qu’elle a appris. Nous échangeons donc des cours de chant contre des cours de français. Je ne me doutais pas qu’une mission de service civique réservait tant de surprises !  »

Robin

 

La lajita, des cascades à quelques kilomètres du village pour les amateurs de baignade

 

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