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L’organisation municipale de Zapatoca

Léa Woock est une jeune Service civique qui participe au programme de coopération décentralisée entre Crolles et Zapatoca. Léa nous fait vivre son séjour au travers de plusieurs articles qui paraissent régulièrement sur ICI Crolles. Toutes les photos sont à porter à son crédit. 

Le projet de coopération entre Crolles et Zapatoca s’organise autour de trois axes, dont un concentré autour des échanges institutionnels. A ce titre, sont organisées, par exemple, des visioconférences pour échanger autour du fonctionnement des deux municipalités et pour tenter d’appréhender au mieux la politique locale. Travailler avec des collectivités territoriales implique de bien comprendre leur fonctionnement administratif et leur organisation. En arrivant à Zapatoca, je n’avais que peu de connaissance sur les municipalités colombiennes et c’est pourquoi j’ai cherché à en savoir plus.

En Colombie, à la différence de la France, il n’existe réellement que trois niveaux administratifs : l’Etat, le Département et la Commune. Sur un territoire deux fois plus étendu que le nôtre, il n’y a que 32 départements et 1123 villes. A titre d’exemple, dans le département du Santander, dans lequel se trouve Zapatoca, on ne trouve que 87 municipalités. On est donc en effet loin de l’échelonnement administratif français et cela suppose alors une organisation bien différente de la nôtre. La Mairie est l’organe administratif le plus important du territoire colombien : en ce sens chaque commune a un fonctionnement très autonome.

Pour commencer, le pouvoir municipal est très centralisé par le ou la Maire. Elu(e) au suffrage universel direct, il/elle prend toutes les décisions de la commune pour 4 ans, et ne peut exercer deux mandats successifs. A la différence de la France, ce n’est pas une élection par liste avec une tête de liste. Les conseillers municipaux colombiens ont un rôle assez différent des nôtres. Tout d’abord, la population choisit chaque conseiller au suffrage universel direct ; à Zapatoca, qui rappelons-le, est une ville d’environ 9 000 habitants, il y a en tout 9 conseillers. Ils siègent au Conseil Municipal pour approuver ou non certaines des grandes décisions du/de la Maire, comme le Plan de Développement Municipal, mais leur rôle s’arrête là, ils ne siègent pas en commission et n’assurent pas le suivi des
dossiers de la Mairie.

Ainsi, en Colombie, c’est le/la Maire qui prend la majorité des décisions. A Zapatoca, c’est Mme Prada qui a constitué l’ensemble de son équipe municipale ; les suivis des dossiers ne sont pas assurés par des techniciens mais par des « Secrétaires » qui viennent conseiller la Maire mais ne prennent pas de décisions sans la consulter. Ces Secrétaires sont choisis personnellement par la Maire : Mme Prada a fait le choix de n’engager que des femmes à la mairie de Zapatoca. Surement dans une approche féministe et surtout pour rompre avec la tradition politique colombienne très masculine. Néanmoins, cela veut dire que tous les postes clés de l’administration municipale changent tous les quatre ans. La Maire peut choisir quels Secrétariats elle désire mettre en place et c’est elle qui décide des caractéristiques de chaque poste. Par exemple, Mme Prada n’a pas créé, il semblerait pour des questions de budget, de Secrétariat dédié à la culture et au tourisme.

A Zapatoca, il existe en tout six secrétariats, pour un total de 47 personnes employées par l’administration municipale : un secrétariat des affaires publiques qui traite de toutes les questions juridiques et affaires générales de la commune, un secrétariat de développement social, un secrétariat du trésor et du logement, un de la planification (ou aménagement public), un secrétariat du contrôle interne et un autre, unité des services publics et domestiques, qui s’occupe de l’entretien de la ville. Il s’agit par conséquent d’une organisation bien différente de la nôtre, bien qu’on y retrouve tous les services municipaux tels que nous les connaissons. Seulement, chaque Secrétaire se retrouve avec beaucoup de dossiers à gérer en même temps, et le peu d’employés municipaux ne permet pas de déléguer les tâches. Ainsi, pour un œil externe, il semble difficile de s’y retrouver et le suivi semble désorganisé. Or, le fait que les postes clés ne soient pas occupés par des techniciens nous donne à voir un certain sens de l’engagement communautaire, d’autant plus que les salaires ne sont pas élevés comparés à des postes dans le privé.

Par conséquent, malgré la différence, force est de constater que l’organisation politique locale donne à voir une collectivité, qui même en manque de moyens, tente de rester au plus près de ses habitants.

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